Transparence et confiance : pourquoi il devient essentiel d’indiquer quand un contenu est généré par IA

Transparence et confiance : pourquoi il devient essentiel d’indiquer quand un contenu est généré par IA

Publié 11/6/25
6 min de lecture

Près de 9 consommateurs sur 10 veulent savoir si un contenu est généré par IA. Découvrez pourquoi la transparence devient un enjeu clé pour les marques.

L’ère de la transparence algorithmique

L’essor de l’intelligence artificielle générative transforme la création de contenus : textes, visuels, vidéos, campagnes marketing… Mais cette automatisation massive s’accompagne d’une attente forte : la transparence.
Selon une étude de Getty Images (2024), près de 90 % des consommateurs souhaitent être informés lorsqu’un contenu visuel est généré par IA.
La question n’est donc plus “si” mais comment les marques doivent signaler l’usage de l’IA sans nuire à leur image ni à leur créativité.

Qu’appelle-t-on transparence dans les contenus générés par IA ?

La transparence IA désigne le fait d’informer clairement sur l’usage de l’intelligence artificielle dans la création d’un contenu, qu’il s’agisse d’un texte, d’une image ou d’une vidéo.
Elle implique trois éléments :

  • Quand l’IA intervient (rédaction, retouche, synthèse)
  • Comment elle a contribué (assistée, générée, co-créée)
  • Pourquoi elle est utilisée (gain de temps, créativité, cohérence)

La transparence IA vise à préserver la confiance tout en valorisant une utilisation responsable de l’intelligence artificielle dans les processus créatifs.
Elle ne consiste pas à “dénoncer” la technologie, mais à rendre lisible sa participation, comme on le ferait pour une collaboration humaine ou un partenaire technologique.

Les attentes croissantes des consommateurs : la confiance avant tout

Les consommateurs attendent de la clarté sur la part respective de l’humain et de l’IA dans la production des contenus.
Plusieurs études confirment cette tendance :

Au-delà de l’éthique, cette exigence touche à la crédibilité du message de marque :
les utilisateurs veulent s’assurer que les informations qu’ils lisent, voient ou écoutent ne sont pas manipulées.
Un contenu perçu comme artificiel sans disclosure explicite crée une dissonance cognitive et peut être jugé moins authentique.

Dans un monde saturé d’images générées et de textes produits en masse, la confiance devient le premier différenciateur.

Les risques d’opacité pour les marques

Ne pas indiquer qu’un contenu a été généré ou modifié par IA comporte plusieurs risques :

  • Risque réputationnel : une marque perçue comme dissimulant ses pratiques perd en crédibilité, comme le montre le cas GUESS x Vogue.
  • Risque juridique : la réglementation européenne (AI Act) va rendre obligatoire la mention explicite.
  • Risque de désengagement : la méfiance du public face aux contenus non identifiés peut réduire les taux de clics, la fidélité ou la conversion.

Une étude du RWS Group (2025) indique que 62 % des consommateurs européens cesseraient de suivre une marque s’ils découvraient qu’elle utilisait l’IA sans le dire.

Le cadre juridique : l’Europe trace la voie

Sur le plan réglementaire, l’Europe avance à grands pas.
Le règlement européen sur l’intelligence artificielle (AI Act) prévoit une obligation de signalement pour tout contenu généré ou manipulé par IA susceptible d’induire le public en erreur.
En France, la CNIL recommande également la mention explicite de tout usage d’IA dans les communications publiques.
Le rapport IMPACT AI (2024) parle d’“IA responsable”, fondée sur la traçabilité et la divulgation.
Enfin, IBM Think (2024) rappelle :

“La transparence n’est pas un risque, c’est un prérequis à la confiance numérique.”

En Allemagne, le NIM Institute (2024) ajoute : “La transparence sans gouvernance éthique reste insuffisante.”
L’ensemble de ces recommandations convergent vers une même idée : la transparence IA devient un standard réglementaire et moral.

Étude de cas : GUESS x Vogue, quand le manque de transparence fait polémique

En août 2025, la marque internationale GUESS a déclenché une vague de critiques après avoir diffusé, en collaboration avec Vogue, une campagne publicitaire mettant en scène des mannequins entièrement générés par intelligence artificielle.
L’opération, menée via l’agence créative Seraphinne Vallora, visait à illustrer l’évolution de la mode à l’ère de l’IA. Les images étaient techniquement impressionnantes, mais la mention “AI-generated imagery” figurait en caractères minuscules dans un coin des visuels, quasiment invisible au premier regard.
Selon News.DesignRush (2025), cette absence de disclosure claire a rapidement provoqué une polémique en ligne : de nombreux consommateurs ont estimé que GUESS et Vogue tentaient de “faire passer” des visuels artificiels pour de véritables shootings de mode.
Un article de Chief AI Officer (2025) qualifie cette affaire de “flashpoint culturel”, marquant un tournant dans la perception publique de l’IA dans la publicité.

Ce cas emblématique montre à quel point une mention mal placée ou insuffisante peut nuire à l’image d’une marque mondiale.
La leçon est claire : la transparence ne freine pas la créativité, elle en garantit la légitimité.

Transparence et stratégie de marque : un levier de différenciation

Être transparent sur l’usage de l’IA, c’est faire preuve de maturité digitale et d’intégrité.
Selon une enquête Usercentrics (2024), 62 % des consommateurs feraient davantage confiance à une marque qui informe clairement de l’usage de l’IA.
Des acteurs comme Getty Images, IBM ou Canva affichent déjà l’origine IA de leurs visuels pour renforcer la crédibilité de leurs contenus.

Les bénéfices stratégiques :

  • Renforcer la crédibilité et la différenciation face à des concurrents opaques.
  • Valoriser l’innovation responsable, en montrant que la technologie est maîtrisée.
  • Préparer la conformité future, tout en construisant une image d’entreprise éthique.

L’impact sur la communication :

Les marques qui communiquent sur l’IA avec transparence génèrent davantage d’engagement : les consommateurs apprécient la pédagogie et la sincérité.
À l’inverse, les discours flous ou les omissions volontaires sont perçus comme des manques de loyauté.

Bonnes pratiques pour signaler un contenu généré par IA

1. Mention claire et visible

Utiliser un libellé simple : “Ce contenu a été assisté par IA.” Éviter les formulations floues ou techniques.

2. Politique interne de disclosure

Établir quand signaler l’usage d’IA, comment le formuler, et s’assurer qu’un membre de l’équipe valide le contenu avant sa mise en ligne.

3. Formation des équipes

Sensibiliser les équipes marketing et communication à l’automatisation responsable.
Des ressources comme Upvoty (2024) ou KNB Communications (2024) offrent des guides pratiques.

4. Transparence contextuelle

Préciser pourquoi l’IA a été utilisée : gain de temps, création de variantes, tests visuels, etc.
Une mention explicative, même brève, aide à contextualiser la démarche.

5. Traçabilité et validation des contenus

Mettre en place un processus clair de validation humaine avant diffusion est essentiel pour garantir la fiabilité des contenus générés ou assistés par IA.
Des plateformes comme MTM offrent cette approche complète : édition collaborative, suivi des modifications, validation via review links et archivage versionné.
Ce type d’environnement garantit une traçabilité IA transparente et une diffusion conforme aux standards de qualité et d’éthique.

Vers une normalisation de la transparence IA

L’avenir de la transparence IA pourrait passer par des labels ou certifications attestant du respect de bonnes pratiques :

  • Mention “AI Disclosed” ou “Human Verified” intégrée aux contenus.
  • Standards de traçabilité IA au sein des métadonnées (comme le C2PA développé par Adobe et la BBC).
  • Outils de vérification intégrés aux navigateurs et réseaux sociaux.

Ces dispositifs visent à rétablir un contrat de confiance entre les marques et leurs audiences à l’ère de l’automatisation.

Conclusion : vers une confiance augmentée

La transparence sur les contenus générés par IA n’est plus une option : c’est une norme émergente.
L’intelligence artificielle doit être perçue comme un partenaire de création, non comme une menace pour l’authenticité.
En affirmant clairement l’usage de l’IA, les marques gagnent en crédibilité, en engagement et en confiance à long terme.

Dire qu’un contenu est généré par IA, c’est prouver que l’on n’a rien à cacher et tout à partager.

FAQ : Comment gérer la transparence des contenus IA dans sa stratégie de marque ?

  1. Pourquoi faut-il indiquer qu’un contenu est généré par IA ?
    Pour garantir la transparence, renforcer la confiance du public et respecter les recommandations légales (AI Act, CNIL).
  2. Y a-t-il une loi qui impose cette mention ?
    Oui, le futur AI Act européen prévoit une obligation de signalement.
  3. Comment l’indiquer sans nuire à la marque ?
    Avec une mention sobre (“Ce contenu a été assisté par IA”) et une explication pédagogique.
  4. Les consommateurs font-ils confiance aux contenus IA ?
    Oui, s’ils sont clairement informés de la collaboration entre humain et machine (Getty Images, 2024).
  5. Quels outils facilitent la transparence IA ?
    Des plateformes comme MTM permettent de tracer, valider et documenter les contenus générés automatiquement.

Sources